Ce cognac provient d’une vente aux enchères effectuée en janvier 2019 au profit de Médecins du Monde et d’Action contre la Faim. Ces cognacs avaient été donnés à ces deux associations par André Bertandeau, viticulteur à Salignac-Sur-Charente, décédé en décembre 2016. Déporté au titre du STO en Allemagne en 1942, à l’âge de 20 ans, dans les camps de Buchenwald et de Dora. Par chance, il parvint à survivre jusqu’à la libération du camp, en 1945. Rentré chez lui, dans la propriété familiale, il témoigna régulièrement de ce qu’il avait vu et vécu, en espérant que l’histoire « ne bégaie pas ». Il donna les maigres profits de sa petite propriété aux associations toute sa vie durant et, à sa mort, il légua l’ensemble de ses biens, propriété, vignes et stocks, à ces ONG afin d’aider celles et ceux qui souffrent des guerres et de la déportation.
Nez élégant et fin, fruits confits, mangue séchée, «minéral chaud», bouquet de fleurs séchées, rose. Un beau montant, net et droit, à la fois puissant et fragile, dense.
En bouche, l’attaque est affirmée, ciselée tant elle est précise, les notes plus chaudes et tanniques viennent ensuite, délicatement mais avec puissance.
C’est un cognac mûr, apaisé mais très présent, peu démonstratif mais tout en puissance. Finale longue, parfumée, un grand cognac, toujours en devenir.
Médaille d’or, World Spirits Competition, San Francisco, 2022.